cARTed Series n.251 - octobre 2009 - Esquay-sur-Seulles

 
carte postale de Manuel Vaz

Manuel Vaz
el eje despartillado

Cedriza, janvier 2009

comme une bouteille à la ...mère :
regarde moi conchita, je suis là, là couché sur le papier journal, crucifié comme un christ de carnaval affublé d'un gros nez rouge, moi, le pauvre manolo objet de ta perpétuelle ingratitude, moi, la mariposa alucinada, la métamorphose vivante del machito iberico, soy yo ese hombre sin cuchillo entre los dientes de la zarzuela fabulosa, le cri rauque et fauve lancé comme un poignard de las barandas del barrio de santa cruz al atardecer, le bateau à la dérive en las calles tristes de madrid quand l'absence de mes enfants me serre trop le coeur, moi, qui perds pied, qui doute de tout, de ma virilité à géométrie variable et incontrôlable,

por dios, conchita ! ouvre grand tes yeux sur ma détresse y por favor, compatis, compatis seulement... devant la nudité absolue de mon âme tourmentée, laisse venir à moi, mes mouflets comme une pieuse aumône qu'on tend du bout des doigts aux mendiants en semana santa, laisse venir à moi la obra maestra de mi vida, qu'ils viennent, ces chérubins aillés, comme une vague qui me submergera pour toujours...
piedad, coño, no te demando el santo graal ! Joder !