cARTed Series n.128 - décembre 2001 - Marseille
* "Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Jean-Luc Parant"
Jean-Luc Parant photographié par Kristell Loquet au Musée Rimbaud de Charleville devant Un coin de table de Henri Fantin-Latour, 1872.
* Si nous ne voyons pas le dedans de notre tête, nous ne voyons pas non plus le dedans de la terre. Nous ne voyons pas la terre tourner comme nous ne voyons pas notre cerveau penser. Nous sentons les mouvements de la terre, de la nuit au jour et du jour à la nuit, du printemps à l'été et de l'automne à l'hiver, comme nous sentons les mouvements de notre cerveau, de notre éveil dans la lumière à notre sommeil dans l'obscurité ; nous sentons que nous passons de la réalité du monde devant nos yeux aux rêves de notre corps et de notre tête dans nos yeux.
Nous voyons et nous sentons le jour et la nuit, le changement des saisons, comme nous pensons. Si nous voyions les tours que fait la terre en tournant, nous ne penserions pas. Nous verrions notre cerveau, nous sentirions son poids et sa matière comme nous sentirions la vitesse et la force des mouvements de la terre. Nous ne voyons pas l'intérieur des choses afin de pouvoir y vivre.
Jean-Luc Parant