L'association l'Arpent Sémiotique (association d'artistes et de poètes dont le travail interroge le sens caché des choses rendu visible par une lecture transversale des événements et des oeuvres), représentée ici par Daniel Daligand et Alain Snyers, présente le premier festival d'art PAN à Paris.
Daniel Daligand nous accueille à l'entrée du 59.
Pendant deux semaines, le Pan Total, festival de la bonne humeur, est au 59 pour proposer aux Rivolitains et autres, une suite inédite de moments artistiques décontractés et un peu déconcertants. Moments portés par de nombreuses personnalités plus ou moins pansémiotes, motivées par leurs créations et le désir de rencontre.
Dès le vendredi soir nous retrouvons Alain Biet et le Grand Orchestre de Jean-Luc Godard pour un ciné-fanfare explosif.
Le Pan Total met en oeuvre sa Pompe des Sens lors d'une exposition évolutive, de plusieurs soirées thématiques et d'événements divers. Le 59 est animé par des auteurs aux multiples langages et aux différentes sensibilités et points de vue. Tous viendront faire le plein de créativité. L'intelligence et la dérision sont au rendez-vous de ces rencontres plus ou moins savantes mais néanmoins des plus sérieuses.
Dans cet esprit cARTed propose sa cARTed Junction 278 avec un espace ouvert à la performance dans lequel vont s'exprimer Démosthène Agrafiotis avec une lecture et innuit siniswichi, ssayan et Capitaine Xena avec une action.
Dominique Joly signe les planches de cartes pour la sortie de sa petite dernière.
Pascal Pithois, Alain Biet et Martial Verdier pendant la signature de Joël Weidmann.
Démosthène Agrafiotis, lecture, "Bêtises".
innuit siniswichi, ssayan & Capitaine Xena, action, "Le devoir conjugué".
Ce samedi était consacré à la présentation de plusieurs micro-éditeurs et sous le thème "Rivo-Libre Expression" à des interventions de Gilbert Descossy, de Michel Antaki du Cirque Divers de Liège, de Manuela Centrone, entre autres.
Fin de soirée festive où l'on reconnaît Lionel Camburet de Gigacircus et Victor Grillo.
Le bilan du PAN par l'Arpent Sémiotique
Le PAN TOTAL, en guise de bilan,
Le PAN TOTAL a réuni au 59 de la rue de Rivoli près de cent cinquante artistes, plasticiens, poètes, musiciens et performeurs pour un événement original au cours des deux semaines de manifestation (du 16 au 29 avril 2012).
L'association l'ARPENT SÉMIOTIQUE (Paris) a conçu un événement transdisciplinaire qui avait pour objet de réunir des créateurs de différentes sensibilités et aussi de présenter quelques aspects de la création contemporaine principalement caractérisée par la pluralité des matériaux et l'expérimentation sur langages plastiques.
Cette manifestation dénommée PAN TOTAL, s'est voulue vivante et être une rencontre entre professionnels, rencontre favorisée par l'excellente localisation du 59 au centre de Paris. Le nom de la rue, "Rivoli" a servi de prétexte à différentes déclinaisons textuelles pour introduire (de façon ludique) différentes facettes de la manifestation.
Comme festival, le PAN TOTAL s'est construit autour de deux axes :
- une exposition collective avec un thème imposé : le lit (parce que rivo li(t)). La règle fixée fut l'envoi de pièces de petit format autour de ce thème. Quatre-vingt-trois exposants ont répondu à l'appel. Une trentaine d'exposants avait été à l'origine envisagée, mais beaucoup plus d'artistes ont souhaité participer à l'événement. Il avait été précisé à chacun que l'accrochage serait serré et malgré le nombre, tous les travaux purent aisément être présentés. Les lieux permettent d'exposer un nombre assez large de pièces (néanmoins de dimensions modestes).
- Une suite d'événements PAN, presque quotidiens, présentant différentes pratiques. Douze grands moments ont été ainsi proposés en semaine de 18h à 20h et durant les après-midi des deux week-ends du festival. Une programmation complète fut rédigée et diffusée. Environ soixante-dix professionnels sont ainsi intervenus soit pour performer, lire ou jouer de la musique.
Dès l'annonce du projet initié par l'ARPENT SÉMIOTIQUE auprès d'artistes travaillant à Paris comme en province, l'accueil a été bon et en peu de temps, un réseau assez large s'est ainsi mobilisé. Le nombre de volontaires, tous bénévoles, atteste de l'intérêt que les artistes ont manifesté pour se retrouver au 59. Non seulement ils ont vu là une occasion de montrer leur travail, mais aussi à se retrouver dans un projet original et transversal.
Le PAN TOTAL a ainsi réuni des énergies en demande d'expression et a permis de rassembler des auteurs désireux, non seulement de se retrouver mais aussi d'afficher des démarches artistiques diversifiées.
Le 59 a répondu pleinement à cette attente sociale du milieu artistique et s'est avéré totalement approprié non seulement par sa localisation, mais aussi par sa configuration spatiale : rez-de-chaussée sur rue et espace professionnel d'exposition. Outre ces aspects physiques opérationnels du 59, ce lieu, de par sa philosophie répond à une réelle demande artistique. Indépendamment des contenus artistiques propres à chacun, le PAN TOTAL pense illustrer cette réalité : celle de fédérer des artistes, de montrer la diversité, d'animer des réseaux associatifs. L'intérêt que le PAN a suscité auprès des artistes témoigne de la nécessité de ce type de lieux, accessibles et polyvalents.
Les participants au PAN sont de différentes écoles et générations. Le but était de réunir dans la convivialité des artistes variés, la plupart ayant déjà une réelle carrière derrière eux et ayant tous un projet artistique spécifique et affirmé. Plusieurs jeunes artistes ont été aussi invités, illustrant le mélange des générations. La participation au PAN TOTAL fut vécue comme une aventure amicale. La dimension humaine a caractérisé cette manifestation qui n'avait rien de commercial ni de stratégique. Aucune presse n'est venue et cela n'a d'ailleurs surpris personne La priorité déclarée chez la plupart des participants était la nécessité de pouvoir exposer ou performer ensemble au centre de Paris dans un lieu neutre.
L'humour, la dérision, le travail sur le sens (visible comme caché) ont caractérisé le PAN TOTAL qui s'est présenté comme un "moment joyeux" contrastant avec une certaine morosité ambiante. Nombre de participants ont déclaré que ce type d'attitudes est nécessaire justifiant ainsi leur présence et adhésion. Les principes de transversalités de la pensée, de confrontations des idées ou encore de détournements qui caractérisent les pratiques d'art sémiotique ont marqué cette manifestation atypique dans le paysage artistique français.
Le 59 a représenté une plateforme de rencontres dynamiques, d'expérimentations et de diffusion d'expressions artistiques vivantes. La mobilisation pour ce festival témoigne du bien fondé du 59 et de son ouverture. Que l'équipe du 59 soit pleinement remerciée ainsi, et bien sûr, tous les participants qui par leurs contributions et bonne humeur, ont rendu possible le PAN TOTAL.
Daniel Daligand / Alain Snyers (Paris, mai 2012).