L'installation de cARTed dans la grange-atelier du 17° siècle.
Nous attendons beaucoup d'artistes ayant participé aux nouvelles séries de cartes, certains viennent même de loin comme Michel van Adrichem, Han van den Born, Johann Maheut, innuit siniswichi, Violaine Sautter ou Manuel Vaz.
La signature des planches de cartes par Michel Zoladz devant Pascal Pithois et Hernani Cor.
La signature de Michel van Adrichem.
La grange est ancienne et silencieuse. Dans l'attente. Les antiques poutres de bois évoquent les cathédrales. 1664 : ça ne s'invente pas. Des graviers recouvrent une terre battue et foulée ici depuis des lustres et des lustres et ça se sent.
Et puis, de petites lumières, de petites tables. Et bien sûr, le bar. De la grange à l'auberge : éclairage tamisé et brouhaha. On boit de la bière - évidemment.
On est venu de loin, même de Hollande, en stop et à pied, malgré le déluge d'eau qui se déverse sur la France. On est venu de loin pour se contorsionner devant l'exposition de cARTed. On signe les planches à gros coups de tampons sous une jambe de plastique en l'air qui soutient l'éclairage.
Une grosse voix sort d'un cigare : Hernani Cor apporte son immense gamelle de riz et de crevettes, specialité portugaise. Un tourne-disque du siècle dernier crisse Tino Rossi et s'essouffle sur les yé-yé. Ca crie, ça gueule, ça rigole, ça bouffe. C'est la fête au village des artistes qui s'exilent de Paris en campagne : dans le Cher, on fait ripaille ce soir autour de cARTed.
Il fait froid mais on a chaud dans le coeur. La grange est ancienne, mais 1664, c'est aussi de la bière. Et les gens qui sont là sont bien vivants, et pas qu'à moitié. On finit le repas plantureux sur le gâteau d'Ingrid Ar, sculpture de sucres et de couleurs, sculpture amicale en l'honneur de cARTed.
J'aime bien quand ça finit bien, comme dans Asterix et Obélix : repus et heureux, la vie quoi !
Texte de Catherine Mazurier